La gourmandise des cerfs et les cadeaux de la terre
- isaellelameanimale
- 23 août
- 4 min de lecture

Juillet 2025 - Secteur de Villard-Reculas, en Isère, France.
Dans cet article, un jeune cerf partage sa friandise préférée mais également ce que veut dire "devenir adulte".
Il partage également ce que son espèce apporte dans la nature ainsi que leur façon de vivre en communauté avec d'autres espèces.
La gourmandise des cerfs :
Lorsque je lui demande ce qu'il préfère manger ...
« Notre activité préférée est de renifler et de chercher dans le sol des petits cadeaux de la terre. Nous ne nous en nourrissons pas car il n’y en a pas assez mais cela complète notre nourriture qui généralement provient de la verdure, des feuilles et des arbres que nous grattons ».
Et il me montre qu'il gratte avec ses sabots le sol, pour trouver des larves, des petits vers, des animaux minuscules. Et que c'est ce qu'il aime le plus faire. C'est une forme de fraindise qui complète ses repas. J’en ai l’eau à la bouche lorsqu’il m’en parle.
Devenir « grand » :
Lorsque je me connecte avec lui, il est tout seul sans congénère.
« J’ai été éjecté de mon troupeau au printemps. J’étais trop grand pour rester avec les mamans et trop jeune pour rester avec les mâles seniors. C’est à moi maintenant de créer mon propre cheptel. Là, je dois grandir, prendre des forces et de l'assurance, apprendre à me débrouiller tout seul, me protéger des prédateurs.
Je ressens que c’est une période de transition pour lui.
Vivre au quotidien sur la défensive :
« Les journées des animaux sauvages se répètent, il y a une certaine routine. Mais il y a toujours au fond de soi, ( il me fait ressentir ça un peu comme une peur dans le ventre), une sensation où l’on n'est jamais tranquille. Je dois être en permanence sur la défensive.
Ce n'est pas évident de passer inaperçu parce que je suis grand et j’ai des bois qui prennent de la place.
Je lui dit que pour nous les humains, c’est difficile de pouvoir les observer et le voir.
Mais il me dit que « c'est parce que vous ne savez pas regarder. Souvent, vous passez à côté de nous sans le savoir ». On retient notre souffle durant quelques instants, le temps que vous poursuiviez votre chemin
Ses missions pour la Terre :
Lorsque je lui demande quelles sont ses apports à la Terre, ce que son espèce a comme mission auprès de Gaïa, il me répond qu’il y en a plusieurs :
Entretenir les arbres:
Je mange des baies et des feuilles en général.
Mais, je nettoie en mangeant ce qu’il faut manger, avec une attention particulière portée sur les arbres.
Nous avons ce rôle d’entretien des arbres en enlevant des larves qui sont sur les troncs. Je lèche et gratte avec mes dents.
Je mange ce qu'il faut manger sur certains arbres.
Je comprends que ces interventions sur les troncs d’arbre permettent de réduire les dommages aux arbres que certains insectes pourraient provoquer.
En tant que mâle, nous avons un rôle pour limiter le nombre de hardes par territoire et équilibrer la répartition de notre espèce :
Mon rôle de mâle a aussi une importance capitale dans la faune sauvage car les mâles sont limités par territoire.
Il ne peut pas y avoir autant de mâles que l’on veut sur une zone. Et donc le rôle du mâle consiste à créer sa propre communauté car il faut avoir un nombre d’individus par territoire à ne pas dépasser. Nous devons donc bouger et investir d’autres territoires.
Ce qui veut dire qu'ils doivent créer des hardes dans d'autres territoires, ce qui permet d'équilibrer l'entretien des fleurs, des feuilles et des arbres un peu partout.
Quels sont les messages que tu voudrais adresser à l'être humain ?
Je reçois de sa part la notion de famille qui ressort très fort.
La notion de hiérarchie, mais dans le bon sens du terme, c'est la notion de respect.
Nous vivons avec des codes de communauté, de partage et de respect.
Même si en tant que jeune mâle, j’ai été éjecté du troupeau des femelles et des vieux mâles, c’est par ce que je dois recréer ma propre harde de jeunes adultes mâles sur un autre territoire. C'est le cycle de la vie.
En attendant, je partage les larves avec les sangliers.
Dans le règne animal et notamment chez les cerfs et les biches, il y a cette notion de respect, de famille, d'entraide tout en pouvant conserver l’indépendance.
Il me montre un loup. Il me dit que c'est un peu comme les loups même si les loups sont leurs pires ennemis. Je comprends que les liens de famille peuvent être très forts sans pour autant supprimer le notion d’indépendance et d’individualité.
Savoir vivre en communauté avec d’autres espèces telles que le sanglier, le chamois, le bouquetin :
Nous nous mélangeons avec d'autres animaux tels que les sangliers et les chamois ici où je vis.
Nous savons partager des zones territoriales avec d'autres espèces qui mangent la même chose que nous.
Dans le règne animal, la vie est rude, il peut donc y avoir de la solidarité et de l'entraide.
En hiver, certaines espèces se retrouvent et cohabitent ensemble. Nous nous soutenons mutuellement via des « jardins partagés ». Je suis très proche des sangliers ici.
L’hiver faisant redescendre en montagne les espèces à un étage où la nourriture est plus présente les pousse à vivre ensemble de manière constructive.



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